Mon histoire

Bien qu’ayant fréquenté dans les années 68 les Beaux Arts de Saint-Étienne, ma démarche est depuis toujours hors cadre.  » Figuration Libre  » ?  » Art Singulier  » ? Je ne brigue aucune étiquette et ne revendique que ma pleine liberté de créer.
Je m’exprime principalement en relief et au moyen de techniques que j’improvise. Je m’attache à donner une seconde chance à des matériaux de rencontre et privilégie les produits basiques. Cela va de cartons de récupération superposés puis découpés, cousus, plâtrés et peints pour ce qu’il est convenu d’appeler des  » tableaux « , en passant dans d’autres domaines par des peluches amputées ou greffées d’appendices divers. Je travaille le tissu, le bois, le fer, la céramique et d’autres matériaux encore, je sculpte, récupère et modèle des objets que je mets en scène. Mise en matière, techniques mixtes à base de peinture acrylique ou tout autre substance colorée.
Nombre de pièces issues de ma propre mythologie libertaire arborent des contours facétieux. En accord avec le principe suivant lequel l’espace jouxtant l’œuvre appartiendrait à l’œuvre, je m’applique à travailler la scénographie et lorsque cela est possible à créer des installations autonomes : Comme pour  » Art dans la Ville  » organisé
par la ville de Saint-Étienne, mais aussi au  » Musée de Romans  » à deux reprises où j’ai pu présenter durant plusieurs mois une centaine de pièces, plusieurs installations sur trois cent cinquante mètres carrés. Puis à  » La Serre des Beaux Arts  » de Saint-Étienne et au  » Musée des Civilisations  » de Saint Just – St Rambert. Enfin j’ai présenté une installation de 150 œuvres aux Moulins de Villancourt ville de Pont de Claix .
Si vous avez la curiosité de vous pencher sur mon parcours, vous constaterez qu’il est particulièrement atypique. J’expose régulièrement depuis 1997, je suis présent dans plusieurs musées et collections.
Parmi mes peintures en relief je réalise plusieurs types de travail : tout d’abord les pièces uniques, puis d’autres figures qui bien que totalement différentes fonctionnent ensemble. Ce peut être un groupe de deux ou de trois ou plus suivant la mise en scène définie à la conception du projet.
Certaines enfin dès leur naissance semblent appartenir à une tribu qui enfante et se reproduit. Elles côtoient des cousins qui leur ressemblent, qui ont une histoire commune mais la vivent différemment, cela leur donne un semblant d’humanité supplémentaire.
Ce sont les  » Sidonies « ,  » les Warffs « ,  » les Taureaux », et d’autres encore, prévus pour fonctionner en meute.
Ces clonages me permettent de relier des lieux ou personnes ciblés, scellant ainsi un réseau de connivence et d’amitié. Ce sont des messagers, des anges gardien discrets, parfois même secrets.

et écriture…

Pour un meilleur feeling avec la couleur, je travaille souvent sur plusieurs pièces à la fois. Je commence par un coloris, peu importe lequel, puis en fonction de l’emplacement et de l’importance de la première tache colorée, de sa forme, de son relief une seconde
va lui répondre puis une autre et une autre encore, pour se terminer la plupart du temps en orgie de couleurs. Une couleur est révélée par celle qui la jouxte, qui la tutoie. Alors en transe j’ordonne cette fête païenne qui se déroule sous mes doigts, je juxtapose, superpose, contraste et me rends compte alors que j’écris et maîtrise un dialecte inventé, venant du plus profond de moi. Ces touches, ces points, ces stries, ces
épaisseurs sont comme autant de lettres, d’accents et ponctuations qui organisent un langage chargé de cohérence que je parle sans jamais l’avoir appris.